Loin derrière les sourires
loin derrière les sourires
là-bas se dresse mon île
sans peur, vraiment sans ire,
ma solitude faite ville
parfois d'autres y accèdent
dansent en moi de leurs mots
mon obstination cède
avant de fermer, clos
penser ensemble, jouir seul
oui partager ce temps
sans les discussions veules
décourager le printemps
oui, il m'est un grand rêve
d'une vie que j'aimerais
non pas plus folle ou brève
mais sans ces couperets.
oublier les grands cercles
en créer de meilleurs
redessiner des siècles
voir venir son heure.
quelle heure sonne la révolte
il faut trop de patience
pour rester dans sa grotte
et y tenter sa chance
mon ignorance est telle
oh, ne pas te connaître,
toi, humain, il ou elle,
même en te voyant naître.
souffrir de toute présence
vomir en toute conscience
les voix et les visages
les différences, les âges
non pas toi qui me vient
tu es le bienvenue
n'y vois là aucun frein
à chez moi ta venue
perspective d'un retour
de mes petites humeurs
au sein de nos amours
devra attendre son heure
Serge Poliakoff