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Le Poème du Lundi

22 mars 2010

Celle

Céleste, frêle flûte de bois
telle est sa voix
lyrique et étoilée
son visage au teint halé
il me plaît de la revoir
dès que tombe le soir
elle m'accorde un regard
la lumière de son phare
me conseille un chemin
n'oublie jamais ma main
vivre avec elle est un poème
un hymne à une vie blème

je me joue de vous tous
qui ne voyez sa frimousse
car elle me reste fidèle
et qui est-elle?

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15 février 2010

Epouse, épouse-moi encore

.

Tu es l’Epoux de l’âme humaine

L’Epoux de mon âme appuyée

Et sur ton cœur ma joue me mène

Immense épaule où reposer

.

Blottie en Toi, humble et sereine

Je veux entière m'y retourner

Docile en ta main souveraine

Dans la prière abandonnée

.

Car Toi, dans Ta folie féconde

Tu T’es laissé enamourer

De cet enfant qui en toi fonde

De son âme la virginité.

.

Soudain Ta grâce qui m’entraîne

Se retire pour m’éduquer

Ma poitrine de chair se traîne

Crevant d’en trop peu respirer

.

Tarie, j'attends nos retrouvailles

Guettant l’instant de Ton retour

Fécondes et chastes épousailles

Qui me parent de Tes atours

.

Je disparais, tu resplendis

La Charité est mon trésor

Entends de mon âme le cri :

Epouse, épouse-moi encor !

.

gklimtbaiserdetail

Klimt, le baiser (détail)

8 février 2010

Ôde de la couturière dépassée...

Je me bats, me débats arme à la main
sur mon tissu je tends sans cesse mes fils
à petits points je me raccroche, demain
trouver le vrai moment de coudre tranquille

Mercière où coulent les rivières de boutons
rubans, feutrine, milleraies, soie et coton
je garde en mémoire tes grosses bobines
aux couleurs arc-en-ciel des magazines.

Mais, aiguille, pique, pique mon coeur bien droit!
Zig-zague sans relâche ce joli croquet!
Démmêle-moi tes épais galons froids
et fais-moi râler toujours en hocquet.

Poser une, dix idées sur un dessin,
et par magie du patron qu'il devient
chercher le crêpe, le biais, l'étoffe rêvés
filer, surfiler, coudre, découdre, broder

Mais, foncièrement insensible aux matières
Liberty, coton, gabardine ou laine,
telle Pénélope, je ne sais plus que faire
et disperse en vous cette honte, ma gêne.

de savoir que jamais, ô grand jamais,
je ne saurais coudre ni rivaliser
ce que ma tête crée, invente mais
j'aurai toujours loisir de les trouver!

denisPP

                                                                                                                                 Maurice Denis

1 février 2010

Hommage.

.

Rendre hommage, c'est mon voeu, à l'auteur de ces pages

Que mes yeux en glissant ont bues, émerveillée,

à ces mots assemblés comme sable en rivage

Qui ouvre à l'Infini le pont de sa jetée.

.

Rendre hommage à l'éveil de la pensée sauvage

Où l'âme ensoleillée révèle sa beauté

Et s'étire, apaisant au puits de ses passages

Le désir et la soif de vivre enraciné.

.

Rendre hommage au talent, serviteur de l'ouvrage,

Simple, sans renflement, qui vient apprivoiser

Le lecteur précieux auquel il partage

Les secrets découverts d'une vie achevée.

.

Rendre hommage à la femme, et sentinelle, et mage,

Qui devine et révèle, qui éclaire et bénit,

Et livrer aux amis le titre de ces pages,

D'un livre que j'aurais aimé avoir écrit.

Christiane_Singer___Eloge_du_mariage__de_l_engagement_et_autres_folies

25 janvier 2010

Je suis pas drôle

Je ne suis pas drôle.
C'est quoi ce lyrisme douteux
il faut que je change de rôle,
que je me reprenne, ce serait mieux.

Ce matin ecore je me le répétais
ou bien était-ce la voix du Slave
qui me provoquait!
"ce qu'on s'ennuie avec toi, grave"

Ok, j'avale mon cachet et quitte ma peine
pourtant je l'aimais et la haine
de jeter des mots choisis sur du papier
pour en avoir le coeur serré...

Mais poète, je ne le suis pas
il me manque la casquette et du poil en bas
(je veux parler du menton)
la chemise qui sort et la peau de mouton.

Pourquoi je ne suis pas marrante?
C'est évident pourtant
je voudrais être celle qui chante
et dont on se souvient en riant.

ladyermine

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11 janvier 2010

Dédicace.

Qui es-Tu, Seigneur, et que veux-Tu de moi ?

A Tes pieds je repose chaque jour et Tu vois

En moi le champ ouvert de mon cœur esseulé

Le combat et la peine, la fuite et la piété.

.

Aie pitié de moi, je ne Te comprends pas

Je Te cherche, je T’attends, je vis quand Tu es là

Mais dès que Tu Te tais, le tout humble ignoré,

Mon cœur inhabitué ne peut plus se porter.

.

Qui es-Tu, Seigneur ? Toi qui réconcilies

En toi les paradoxes qui rythment l’existence

Et qui me font douter de ma raison qui fuit

Tant Tu m’attires à Toi par Ta seule puissance.

.

Qui es-Tu, Seigneur ? Je ne connais de Toi

Que ce que Tu me donnes, et je fonde en ma foi

Une espérance folle.  Tout en Toi me dépasse

Quand Tu veux je comprends, quand Tu veux je m’en passe.

.

Ta douceur m’éduque, Ta bonté me conduit

Et quand mon cœur tiédit, Tu m’attends, Toi l’Ami

En qui se réunit tout ce que l’âme oppose :

Dans mes larmes à tes pieds ma raison je dépose.

.

Jésus, Tu meurs pour moi, et Ton bois me rend fou

Car Tu veux tout de moi, dans Ton désir jaloux :

Tu veux  mon corps aimant soumis à ta passion

Pour vivre amoureusement la joie de l’oblation

.

Tu veux mon esprit ferme, logique et acéré

Abandonnant ses armes, humblement enseigné

Tu veux mon cœur vidé du trop plein de moi-même

Pour le rendre capable d’entendre que Tu m’aimes…

.

Toi qui Te caches en moi et qui soutiens le monde

Ton amour m’émeut quand Ta grâce m’émonde :

J’accepte de n’être rien si je suis tout pour Toi

J’accepte que mon bien croisse au pied de Ta croix

.

J’accepte l’Infini réuni dans l’Hostie

J’accepte l’effusion, le joug de l’Esprit

J’accepte que ma misère me révèle le Père

J’accepte les ténèbres car j’attends Ta lumière

.

Car j’attends tout de Toi, divine Trinité

Si je ne comprends pas, mon âme veut T’adorer

Malgré tout, malgré moi, avec moi, et en tout

Pour que toujours ma vie vive de Ton amour fou.

.

La Tour

14 décembre 2009

Gorgée de Désir

Corps tendus dans une position de transe

Louange, éloge, désarroi m’encensent.

L’angoisse de Te voir engourdi ma vision

Hérissé, j’attends troublé : ton apparition.

 

Et lorsque surgit en rêve mon obsession

Ta voix et ton visage ne sont que fiction.
Et dès lors s’empare de moi l’affolement

Fruit stérile, discours de mon saisissement.

 

Chimères de mon âme, vaines songeries

Illusion, apaisement de mes sens brûlants,
Que me fatigues-tu ainsi en m'appelant?

 
Austère et burlesque cauchemar dont on rit
Tu me libères de Ta manifestation
Par un relent subit de glorification.

7 décembre 2009

L'instant

D’abord prendre conscience avec sincérité

Que l’esprit ne fait pas seul notre humanité,

Mais qu’il lui faut un temps, un espace et un corps

Pour se nourrir et croître et prendre son essor.

.

Peser l’humilité de ce corps solidaire

Qui pour nous édifier sait habilement se taire

Jusqu’à l’heure de l’éveil où nos sens reflètent

Notre vraie pauvreté, de peau et d’os faite.

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Et choisir de s’aimer. Ecouter le silence

Si concentré du corps qui se livre au présent :

Le cœur qui bat, la tempe qui bourdonne, le sang

Qui vibre ; et du réel mesurer l’essence.

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Puis choisir de L'aimer, l'Amant inépuisé,

Lui qui soutient nos vies encore inachevées ;

Car c’est là qu’Il se donne et rend notre impuissance

source de charité jusque dans nos souffrances.

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Alors confiant au Père la tâche de guérir

Les marques du passé et les vœux d’avenir,

Notre vie dilatée en canal de grâce

Goûtera l’Eternel dans le temps qui s’efface.

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Turner

g

30 novembre 2009

A Irena, A kum Novak...

Procession d'entrée
Ce n'est pas mon tour, ce n'est pas mon jour
pour louer Dieu et ses saints, tout l'amour.
Je profite de l'abandon de Libel
pour pousser quelques vers, vers l'Eternel.


Sonnet pour Nenad
La mort est à nos portes, sachons la reconnaître
elle s'invite dans nos foyers, s'apprête pour renaître
elle emporte avec elle tant et tant de nos vies
pas seulement un corps, une famille, des amis.

Lors quand l'appel débarque, tout est bien trop soudain,
on écoute et on s'en veut à peine d'y répondre
délaissant pinceaux, couleurs pour mieux se confondre
ses toiles, l'accent de la création, ses mains

mais si cruelle sois-tu, funeste, sauvage nouvelle
ne saurais-tu nous laisser finir nos chandelles
pour ce soir encore venir faucher sous nos yeux

un artiste, un ami, un frère et un amant
s'envolent avec lui joies et fêtes du temps d'avant
prions car il s'en va rejoindre en silence Dieu


Envoi
Il est tard, coeurs blessés de ceux qui savent
que déjà demain tu ne seras plus
de la peinture que tu laisses sort la lave
comme le dernier souffle que tu n'as plus su

Dame Libel, pardonne ces mots sourds et gauches
je laisse vite la vraie la place à ton ébauche
que ces vers pleins d'espoir apaisent les miens
enroulés dans un infini chagrin

23 novembre 2009

Loin, loin

Loin, loin derrière les nuages, il y a ce cri
Le son étouffé de tes pas, tu pars déjà
me laissant face contre terre blessée dans la joie
je t'appelle, oui,  de toute mon âme qui se languit

mon coeur, de te savoir disparu, s'endurcit
je te fête sans relâche et je rêve d'un monde coi
plus fidèle au défilé de mes jours j'octroie
parenthèse où j'écrase les glèbes de mon ennui

et toi qui me fuit, ne sais-tu plus revenir
que pour hurler mon oubli, je préfère le pire
je me repends, je me repends, je me repends

pas de peine mon ami ne sois plus chagrin
nous sommes tous humectés dans le poids des ans
derrière les nuages, il y a ce cri, loin, loin


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Ivan Tsarevitch et le loup gris, Victor Vasnetsov   

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